Entretien avec Philipe Madral : « “Guy de Maupassant” de Michel Drach »

International audiencePhilipe Madral, scénariste du film de Michel Drach (1982) et auteur d’un roman sous le même titre (Hachette, 1982). Roman et scénario, qui ne sont pas des biographies, sont indépendants l’un de l’autre, même si tous deux portent sur les six mois où Maupassant cesse d’écrire jusqu’à sa tentative de suicide (janvier 1892). Le film prolonge sur la période d’internement de l’écrivain dans la clinique du docteur Blanche, jusqu’à sa mort (juillet 1893). Philipe Madral voit cette période comme celle d’une dérive, ou d’une exacerbation de sexualité, de folie, de perte d’identité, etc., tout ce à quoi le public ne s’attendait pas, et qui a rendu le film difficile d’accès. Le film mêlait intimisme et spectaculaire ; allait contre les idées reçues, montrant un Maupassant soucieux de la condition de la femme, et en pleine solitude ; décrivant des liens très forts avec sa mère et avec son valet Tassart ; exprimant des opinions très tranchées ; défendant, à l’instar de Flaubert, son statut de romancier et non d’intellectuel ; en pleine réussite et plein de problèmes ; épouvanté par son « double ». Il a été très injustement mal reçu par la critique et Maupassant est très sous-estimé en général alors qu’il anticipe sur littérature américaine du XXe siècle